Autodidacte, j’ai commencé à peindre il y a bientôt quinze années à la suite d’une visite à la Modern Tate Gallery de Londres qui me fit l’effet d’une révélation.

Je débutai par la peinture géométrique qui devint rapidement limitée à mes yeux avant de me tourner définitivement vers l’abstraction (Rothko, de Staehl, Kolb….).

Plus tard, j’intégrai la Résidence d’artistes Shakers à Montluçon qui me permit de confronter ma vision à celles d’autres artistes et d’élargir mon champ de connaissances et d’influences.
Disposant de mon propre atelier, ma sensibilité aime à se révéler sur de grands formats (en majorité 100 cm x 100 cm) et je m’attache à rechercher le rien, le vide, avec sous ce rien, tout….sous les apparences, ce qui fait la vie…

Face à la toile vierge, j’aime partir à l’aventure, voyageur sans boussole, jusqu’à ce que le tableau m’offre tout à coup une parcelle de vérité ; je pétris la matière et superpose les couleurs, encore et encore, afin de lui donner profondeur d’âme et densité : c’est ma façon de chercher les passerelles vers l’universel, vers moi-même.

J’aimerais que le spectateur se propulse à l'intérieur de la matière, dans la centralité de ce périmètre que définissent les contours du châssis, qu'il pénètre ce tout sensible et vivant, en l'absence de toute figure et avec la présence enivrante de l'unique matière. J'aimerais enfin qu'il devienne son propre peintre et se représente ainsi une certaine image de la temporalité à travers la superposition des strates de matières.